Lettre adressée à Mme nicole Ameline, Ministre déléguée à la condition féminine, par les parents de Mme P., poursuivie pour dénonciation calomnieuse

Ce sont de vieux parents (88 et 75 ans), qui vous écrivent, bouleversés par ce qu’ils ressentent comme une injustice, aux résultats d’une procédure engagée par notre fille ( pour viol et harcèlement) à l’encontre d’un de ses chefs de bureau, dans l’organisme où elle travaille.

Après six longues années de procès soldées par un « non lieu » confirmé après « appel », notre fille déboutée passe du statut de victime au statut de coupable. Et à quel prix….son adversaire lui réclame quelque 460.000 euros !!!

En fait, durant ces six ans, notre fille a vainement tenté d’expliquer et de prouver que ce chef, en qui elle avait toute confiance, a profité d’une époque où, opérée, marchant difficilement avec des cannes anglaises, elle était une proie facile.

Notre fille, 30 ans à l’époque des faits, avait pourtant auparavant, disposant de tous ses moyens, dirigé pendant 8 ans un personnel masculin réputé difficile. Jamais elle n’avait eu à se plaindre du moindre manque de respect.

Nous voulons bien admettre qu’éventuellement, sans preuves formelles, on puisse penser raisonnable d’accorder le bénéfice du doute à une personne incriminée, plutôt que de condamner un innocent. Mais tout de même….
La nouvelle loi sur le harcèlement sexuel avait pour but, entre autres, de protéger les femmes de ces supérieurs hiérarchiques et ces patrons, ces hommes au-dessus de tous soupçons,qui « coincent » ou harcèlent leurs victimes, leur imposant le silence sous peine de perdre leur situation ou de rester au placard !

Nous admirons notre fille qui en osant porter plainte n’a pas manqué de courage… mais qui voit la situation se retourner contre elle.

Les femmes violées et harcelées oseront-elles encore porter plainte à ce risque et à ce prix?
Le statut de la FEMME regressera d’autant plus, pendant que violeurs et harceleurs se frotteront les mains! Pas vu pas pris. Et à qui la plus forte prime ?
En bref, cette nouvelle loi sur le harcèlement ne doit pas réduire la femme à l’esclavage de ces chefs et patrons indélicats, impunis.
Merci d’essayer de nous comprendre (ce serait déjà nous aider dans notre profond désarroi) et d’agir en ce sens. Merci de nous répondre.

Nous vous demandons de croire, Madame la Ministre, à l’expression de nos sentiments respectueux et distingués.

Mme et M. P.

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