Des violences sexuelles sur le lieu de travail : exemples

Voici quelques instantanés, extraits des récits de femmes que nous avons reçus, révélateurs de la réalité des violences sexuelles au travail et du continuum entre les différentes formes de violence.

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Certaines « situations » relèvent du droit (harcèlement sexuel, injures, agressions sexuelles, viols), d’autres non (sexisme). Le harcèlement sexuel peut même ne pas être caractérisé au sens d’une loi française restrictive. Il est en germe, ébauché par un ou plusieurs éléments : demande sexuelle formulée, pressions physiques, détérioration du climat de travail, brimades professionnelles …

> Une ingénieure informatique se présente à un entretien d’embauche. Elle s’entend dire par le recruteur agitant une pile de curriculum vitae :
Bien entendu, vous n’êtes pas la seule candidate… Etes-vous disponible ? … Il va vous falloir un petit plus…

> Une secrétaire arrive à la fin de sa période d’essai. Son patron s’approche de son poste de travail et lui met les mains sur les épaules :
L’essai n’est pas particulièrement concluant, mais on peut s’arranger. D’ailleurs, dans votre situation, ces années de chômage, un enfant, vous n’avez pas tellement le choix !

> Une agente se trouve dans une voiture de police avec son supérieur. Elle conduit, il lui effleure les cheveux, lui touche le bras :
Avec tout ce que j’ai fait pour toi, tu pourrais être reconnaissante
Il met la main sur son genou :
Tu pourrais faire un effort, c’est moi qui décide de ta promo…

> Une graphiste se rend à la photocopieuse. Au-dessus : une photo de pin-up. Un de ses collègues s’approche, très près ; il lui souffle dans le cou :

Juste une fois, après je te laisse tranquille. Tu vas voir, tu vas aimer ça… Tu ne sais pas ce que tu rates, tu saurais ce qu’est un homme, un vrai !

Conversations glanées dans des bureaux, des ateliers, des magasins, des hôpitaux, des usines, des prisons etc.

Avec son sourire, celle-là peut tout vendre

Vous mettez des bas ou des collants ?

Ma petite, vous avez l’air fatiguée ce matin… Ah vous avez encore fait des folies de votre corps cette nuit !

Ce que vous êtes désagréable ! Vous avez vos règles ou quoi ?

Hier soir à la TV, il y avait un film de cul, je vous dis pas. Après j’en ai fait péter les lattes de mon sommier…

Lorsque vous baisez, c’est qui qui fait l’homme ?

Laisse tomber, c’est une femme qui n’aime pas les hommes.

Je veux des jupes ras la touffe, et pas de pantalons s’il vous plait !

Quel joli petit cul !

Une collaboratrice d’un grand patron est appelée dans son bureau :

Je viens d’avoir M. X de Bruxelles au téléphone, il nous attend demain : il faut mettre le paquet, c’est un bon client. Vous préparez le dossier…

Le lendemain, en arrivant à l’hôtel :

Voici, Monsieur, la chambre double que vous avez réservée

Voyons, ne faites pas cette tête-là, vous êtes une grande fille. Que croyez-vous qu’il fasse votre mari en déplacement ?

> Une journaliste est convoquée par le rédacteur en chef :

Il est bon votre article, vous avez du talent. C’est la première fois que je dis ça à une stagiaire. C’est décidé, je vous mets en orbite. Je vous invite à dîner pour fêter ça.

Elle décline l’invitation. Quelques jours plus tard, le patron entre dans son bureau :

C’est nul ce torchon, vous allez me refaire ça vite fait. Attention ma jolie, quelques coups de téléphone et ta belle carrière s’arrête là.

> Une femme de ménage nettoie les bureaux tard le soir. Le contremaître, arrivant par surprise alors qu’elle passe l’aspirateur, la pousse dans un coin et tente de la déshabiller.

> Une secrétaire médicale en entrant comme à l’accoutumée le matin dans le cabinet médical découvre son employeur allongé sur la table d’auscultation, la blouse déboutonnée, le pantalon baissé, son sexe nu en érection.

> Une employée d’administration, récemment détachée, signifie à son chef de service qu’il est inutile de la suivre une fois de plus jusqu’à son domicile. En arrivant à son bureau quelques jours plus tard, elle constate que ses affaires ont été déménagées et son ordinateur coupé. Le chef du service lui notifie un prochain arrêté de détachement en raison de son incompétence. Il la confine dans un autre bureau, sans matériel de travail, sans aucune tâche à effectuer.

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