Plainte contre Georges Tron : l’AVFT était saisie depuis plusieurs mois


Nous avons pris connaissance dans la presse des déclarations de Georges Tron, secrétaire d’Etat à la fonction publique à propos de la plainte déposée contre lui par deux femmes pour « harcèlement sexuel ». Celui-ci a notamment déclaré :

  • «J’observe que cela vient de Me Gilbert Collard, qui est un proche de Marine Le Pen, avec laquelle je suis en conflit depuis des mois».
  • «Je ne suis pas naïf, on cherche à faire écho à une affaire qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique…», faisant référence à l’affaire DSK (http://tempsreel.nouvelobs.com).

Nous souhaitons donc apporter plusieurs éléments d’information :

? L’une des deux plaignantes a saisi l’AVFT le 15 novembre 2010, c’est-à-dire en dehors du contexte de « l’affaire DSK ». L’ouverture de ce « dossier » à l’AVFT a suivi la procédure habituelle : dans une première étape, nous recueillons la parole de la plaignante par téléphone et conservons une fiche descriptive de ce premier entretien. Deuxième étape : la plaignante nous adresse un dossier comprenant un récit écrit des agissements dénoncés. Troisième étape, deux juristes reçoivent la plaignante pour un entretien de plusieurs heures au cours duquel ses propos sont pris en note et où tous les éléments de son récit sont passés au crible. Nous avons donc pu vérifier la constance de sa parole et sa cohérence. De notre point de vue, sa crédibilité n’est pas contestable, quels que soient le moment et le contexte du dépôt de plainte.
? Certaines personnes qui saisissent l’AVFT nous demandent de les mettre en contact avec des avocat-e-s avec lesquels nous travaillons, qui sont compétent-e-s ou spécialisé-e-s en matière de violences sexuelles, d’autres choisissent de faire appel à des avocat-e-s avec lesquel-le-s nous n’avons aucun lien. Tel est le cas de la plaignante qui a saisi l’association.
? Mme X., avec qui nous sommes en contact régulier depuis son premier appel, nous a toujours fait part de sa volonté d’aller jusqu’au bout en dépit des risques que cela représente, pensant qu’il était de sa responsabilité de dévoiler ces violences et qu’elle ne se remettrait pas d’être restée silencieuse. Les victimes de violences sexuelles mettent généralement du temps à franchir le pas de la plainte pénale, à rassembler le courage suffisant. Nombreuses sont celles qui doivent affronter la désapprobation de leurs proches, de leur famille. Mettre en cause une personnalité « haut placée » est un obstacle supplémentaire.
? Mme X. a fait la connaissance de M. Tron alors qu’elle était militante UMP, dans le cadre de la campagne pour les dernières élections municipales. Elle ne fait donc pas partie d’une quelconque opposition politique à la mairie de Draveil.

Marilyn Baldeck, Déléguée Générale de l’AVFT et
Laetitia Bernard, chargée de mission

Pour toute information, contactez : Laetitia Bernard, 01 45 84 24 24, contact@avft.org

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