En France, être maire, sénateur, membre d’un parti politique et condamné pour agressions sexuelles, c’est possible !

Bien avant Dominique Strauss-Kahn et Georges Tron, Jacques Mahéas, sénateur de Seine-Saint-Denis et maire de Neuilly-sur-Marne, a été accusé par une employée municipale d’agressions sexuelles. Après 6 ans de procédures et l’épuisement de tous les moyens de recours, il est définitivement reconnu coupable d’agressions sexuelles en mars 2010.

Pourtant…

Inaction du préfet de Seine-Saint-Denis

Le préfet qui a le pouvoir de saisir le Conseil des ministres pour demander la révocation d’un maire en cas de trouble à l’ordre public, n’en a rien fait. Il signifie ainsi qu’en 2011, en France, l’ordre public s’accommode fort bien de la condamnation d’un maire pour agressions sexuelles et du maintien à un délinquant sexuel des pouvoirs de premier magistrat de la commune, de chef de la police municipale et de président du comité local de lutte contre la délinquance.

Silence protecteur du Parti Socialiste

Le Parti Socialiste, auquel appartient Jacques Maheas, s’accommode aussi de garder un délinquant sexuel parmi les siens, en tant que membre du parti et membre du groupe socialiste du Sénat. Le PS garde ainsi le silence face aux interpellations des associations féministes.

Dès le 8 mars 2010, l’AVFT et Femmes Solidaires, les deux associations parties civiles qui ont soutenu la victime, demandaient à Martine Aubry de se positionner sur cette affaire. Aucune réponse.

L’AVFT continue ensuite d’interpeller le PS via Gaëlle Lenfant, sa secrétaire nationale adjointe aux droits des femmes : toujours pas de réponse.

Le 6 avril 2011, lorsque le PS présente ses engagements en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, l’AVFT repose à Benoît Hamon la question qui fâche : « Une condamnation pour agressions sexuelles d’un élu au cours de son mandat est-elle compatible avec une appartenance au PS ? ».

Benoît Hamon qui qualifie cette « affaire » de « parfaitement abjecte », se prononce pour l’exclusion de Jacques Mahéas du PS. Il s’engage à saisir, avec Gaëlle Lenfant, secrétaire nationale adjointe aux droits des femmes du PS, Martine Aubry et à rendre publique la décision de son parti. Pourtant, depuis ce jour-là, aucune nouvelle officielle.

Nous voulons la fin des privilèges

Le retrait de ses pouvoirs politiques à Jacques Mahéas, marquerait un pas vers la fin concrète des privilèges, notamment sexuels, dont bénéficient encore les puissants en France et que la société ne peut plus tolérer.

A l’approche des présidentielles, les partis politiques républicains doivent faire connaître aux citoyennes et aux citoyens leur position par rapport à la lutte contre les violences sexuelles et aux élus inquiétés ou condamnés pour violences sexuelles.

Écouter le témoignage de Martine qui a porté plainte contre Jacques Mahéas : http://dai.ly/irpltT

AVFT : 01 45 84 24 24
Femmes Solidaires : 01 40 01 90 90
L’égalité, c’est pas sorcier ! : 07 86 66 29 48

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