« L’Hôtellerie restauration » est le nom du journal professionnel des Restaurants, hôtels et cafés français.
Le 5 juillet dernier, dans la rubrique « Restauration Snacking » du journal en ligne, on pouvait y lire une brève sur la création d’un nouveau « hot dog original » surnommé le « DSK, Double Saucisse Kacher ».
À l’initiative de ce sandwich, un restaurant basé en région parisienne qui se vante de servir « le meilleur de New York à deux pas de chez vous ».
Le visuel publicitaire qui accompagne la brève est sans équivoque : une femme noire tient entre ses mains et au niveau de sa bouche un hot dog.
Au dessus d’elle on peut lire un titre en caractère gras : « Non coupable! ».
Le journal « L’Hôtellerie restauration » donne ensuite la parole au fondateur du restaurant qui explique que le DSK « à détrôné tous nos autres burgers, salade et plats. C’est notre plus gros succès depuis la création du restaurant ».
L’actualité récente a montré à quel point la lutte contre les violences faites aux femmes au travail est méprisée et moquée.Le fait qu’un restaurateur décide opportunément de faire parler de lui sur un sujet si grave n’est en rien surprenant et ne doit pas être banalisé pour autant.
Mais l’attitude du journal « L’Hôtellerie restauration » est elle aussi tout à fait inacceptable.
Usant d’un ton détaché comme on le ferait pour une brève banale, le journal des professionnels de l’hôtellerie relaie une information proprement diffamatoire à l’encontre des femmes victimes de violences au travail.
Ce comportement n’est pourtant pas étonnant de la part de ce secteur d’activité, pour lequel on constate une sur-représentation de cas de harcèlements sexuels, d’agressions sexuelles et de viols.
En effet, c’est entre-autre dans le secteur de l’hôtellerie-restauration que l’on trouve beaucoup d’emplois peu qualifiés, mal-payés, aux contrats aléatoires et aux rapports hiérarchiques forts. Ces conditions de travail très précaires placent souvent les femmes dans des situations de vulnérabilité extrêmes dont profitent les agresseurs.
Le journal en ligne « L’Hôtellerie restauration », principal portail d’offres d’emploi est donc à l’image d’un secteur d’activité particulièrement en pointe en matière de sexisme et de violences faites aux femmes.