L’AVFT contre les pornocrates

L’AVFT et S.C, ancienne présidente de l’AVFT, poursuivent les Éditions Dallas, dont le dirigeant est Gérard Menoud, devant le Tribunal de Grande Instance de Paris, pour atteinte aux droits à l’image, à la vie privée et à la dignité.

Les faits : dans leur revue pornographique, « Club Jody », avril-mai 1996, les Éditions Dallas ont publié la photo de S.C., à l’époque présidente de l’AVFT (association féministe de lutte contre les violences sexistes et sexuelles) avec ses nom et prénom assortis du commentaire : “Mais c’est de la provoc de parler de harcèlement quand on est belle comme ça”.

La mise en cause de l’AVFT et de S.C. est suivie, dans le même article, d’un appel à la violence : “Préservons-nous des féministes…Défendre leur cause c’est bien, les queuter c’est mieux” ; “Vive les femmes qui (…) gobent et avalent et à bas les autres”.

Dans ce même numéro, comme dans les précédents, les coordonnées de femmes et d’associations féministes et lesbiennes sont citées, et leurs textes détournés pour les assimiler à des clubs de rencontre à caractère pornographique.

L’AVFT dénonce son utilisation dans le support d’une « industrie » qu’elle s’emploie à combattre. En effet, le message essentiel de la pornographie (de “pornos” : prostituée, “graphos” : dessin) est que toutes les femmes n’existent que pour l’usage sexuel des hommes. La pornographie normalise et fait l’apologie des relations de domination et d’inégalité de pouvoir, axées sur la dégradation et l’humiliation des êtres humains. La réalité présentée par la pornographie est que les femmes jouiraient d’être avilies, soumises, maltraitées et violées.

Ainsi, la revue « club Jody » incite-t-elle au viol : p. 202, il est question d’une femme qui « adore baisage, enculage, gang band (viol collectif), et viol » ; à la torture : p. 49, les femmes sont présentées comme de « véritables garages à bites… supportant allègrement l’introduction d’engins monstrueux » ; aux violences sexuelles sur mineurs : p. 164 : » Dans cette vidéo de la série « ados », des tendres poulettes et des jeunes biquets (…) Les queues bien dressées ont parfois du mal à perforer les petites rondelles (…) Empalée c’est gagné! » ; et à la prostitution : p.98,  » Grosse garce à louer« .

Par la réduction des femmes, des féministes et des lesbiennes à des objets pornographiques, en les exhibant et les dénigrant, les pornographes démasquent leurs véritables objectifs : une propagande de violence à l’encontre des femmes afin de maintenir un système de domination. Les féministes qui prônent l’autonomie et la liberté sexuelles, qui dénoncent les violences sexistes et sexuelles sont alors naturellement leur première cible.

Ce procès se déroulera le 7 avril 1999, 1ère chambre civile, 1ère section du TGI de Paris à 13h 30.

Contact : Catherine Le Magueresse
B.P. 60108, 75561 Paris cedex 12 – France
Tél : 33 (0)1 45 84 24 24
Fax : 33 (0)1 45 83 43 93

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