Lettre au journal « Le Monde » suite à l’article paru le 13 novembre, intitulé : « La subvention introuvable d’une association de défense des femmes ».

Monsieur Jean-Michel Aphatie
Journal le Monde
Rue Claude Bernard
75 005 Paris

Monsieur,

Je vous remercie de l’intérêt que vous avez porté à l’AVFT dans l’article rédigé pour le Monde du 13 novembre.

Cet article appelle néanmoins une réaction.

En effet, en intitulant votre article « La subvention introuvable d’une association de défense des droits des femmes » , vous avez omis de rapporter deux informations dont j’avais fait état, relatives d’une part à la signature de la convention de subventionnement le 29 octobre et d’autre part au contact téléphonique que j’ai eu le 6 novembre avec le contrôleur financier du service des droits des femmes lequel m’avait alors assuré que le versement effectif de la subvention interviendrait dans un délai de deux semaines environ.

A ce jour, plutôt qu’ « introuvable » ou « perdue pour l’instant dans les méandres de la machine administrative », notre subvention pour l’année 1998 est extrêmement tardive (onze mois après son dépôt) et ce retard est évidemment préjudiciable à notre activité. Cependant, notre délégation au ministère a bien été suivie d’effet et M. Barou a respecté son engagement de débloquer la situation. Je souhaiterai donc que ces informations soient portées à la connaissance de vos lecteurs et lectrices.

Je regrette par ailleurs que vous n’ayez pas jugé opportun de présenter l’analyse que j’avais longuement développée sur le sens que nous donnions à ces faits.

La situation de l’AVFT -qui est celle de nombreuses associations de lutte contre les violences faites aux femmes- est révélatrice du désengagement du gouvernement de la lutte contre les violences, illustré notamment par les réductions successives du budget consacré aux droits des femmes, lequel était déjà sinistré.

Alors que son action repose largement sur le travail des associations, il leur diminue son soutien financier. J’avais insisté sur l’impossibilité dans laquelle nous nous trouvons de répondre aux nouvelles demandes des femmes victimes d’agressions sexuelles et de discrimination qui ont triplé depuis 1994 alors que notre effectif est inchangé.

Ce traitement réservé aux associations est d’autant plus incompréhensible que le gouvernement met fréquemment en avant le travail accompli par elles, notamment sur la scène internationale -j’avais pris l’exemple du quai d’Orsay qui avait organisé le rendez-vous d’un magistrat Pakistanais avec l’AVFT-. J’avais souligné le paradoxe entre le fait d’être entravées dans nos actions par le gouvernement français et, dans le même temps, reconnue par l’ONU qui nous a accordé le statut consultatif auprès du Conseil Economique et Social.

Dans l’attente, je vous prie de recevoir, Monsieur, mes salutations distinguées.

Catherine Le Magueresse
Présidente

Copie à :

Madame Aubry, ministre de l’emploi et de la solidarité,
Madame Fraisse, déléguée interministérielle aux droits des femmes,
Monsieur Barou, directeur adjoint de cabinet de Madame Aubry,
Madame Quatremarre, conseillère technique chargée des droits des femmes auprès de Madame Aubry.

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