La campagne
Véronique Akobé, jeune ivoirienne employée de maison, violée à plusieurs reprises par le fils de son employeur et son employeur, a été condamnée à 20 ans d’emprisonnement par la Cour d’assises des Alpes-Maritimes, le 30 janvier 1990, pour l’assassinat et la tentative d’assassinat perpétrés sur la personne de ses violeurs. Les crimes de viols n’ont pas été reconnus par la justice ; ils n’ont d’ailleurs pas fait l’objet d’une enquête approfondie.
Devant la mobilisation nationale et internationale en faveur de Sarah Balabagan, l’AVFT a lancé, avec l’accord de V. Akobé, une campagne pour obtenir sa grâce sans expulsion du territoire français.
Commencée le 30 octobre 1995, elle s’est achevée par un succès lorsque le Président Jacques Chirac a gracié V. Akobé, le 3 juillet 1996.
Véronique Akobé a été emprisonnée 9 années. Cette campagne n’aurait pu aboutir sans le soutien des 70 000 personnes et 170 associations, partis et organes de presse qui ont signé la pétition et diffusé nos informations et appels.
Des communiqués de presse ont ponctué les différentes phases de ce combat :
Justice pour Sarah Balabagan, justice pour Véronique Akobé
Déclaration de l’Association Européenne contre les violences faites aux femmes au travail, envoyée à l’AFP le 30 octobre 1995.
Une conférence de presse fut organisée le 3 mai 1996 sous le titre : « Véronique Akobé : les preuves d’une injustice ». Nous rendions compte de notre analyse du dossier pénal, fruit de dix jours d’un travail collectif et intensif, à l’issue duquel l’ignominie de ce procès était établie.
Demande de rendez-vous au président de la Côte d’Ivoire, à l’occasion de sa visite à Paris Communiqué de presse de l’AVFT à L’AFP du 18 mai 1996
Organisation d’un rassemblement pour la grâce de V. Akobé sur le parvis des Droits de l’Homme au Trocadéro, à Paris
Communiqué de presse de l’AVFT à l’AFP du 29 mai 1996
La mobilisation internationale pour la grâce de Véronique Akobé s’élargit
Communiqué de presse de l’AVFT à l’AFP du 21 juin 1996
Saisine de Jacques Toubon, Ministre de la justice, d’une demande de libération conditionnelle
Communiqué de presse de l’AVFT à l’AFP du 28 juin 1996
Victoire ! V. Akobé est graciée
Communiqué de presse du 3 juillet 1996
Celles qui l’ont portée
Cette campagne fut une merveilleuse aventure collective. Démarrée dans le silence -aucun média n’avait repris le premier communiqué de presse-elle a par la suite été animée par de très nombreux-ses individu-e-s et groupes, en France et à l’étranger.
Au sein de l’AVFT, toute l’équipe -salariées et bénévoles- s’est investie avec l’énergie que donnent les causes quand elles sont justes. Trois bénévoles -Marie-Claire Dèbes, Agnès Gauthier et Pierrette Lebrun-Pézerat- ont particulièrement pris en charge cette campagne, enregistrant les pétitions, répondant à tout le courrier, tenant une comptabilité séparée pour les dons reçus… Sans elles, la tâche eût été difficile à assumer.
Tout au long de cette campagne, Françoise Gallot-Lavallée, l’avocate de Véronique Akobé pour le recours en grâce, s’est distinguée par son engagement personnel et militant.
Les suites
Les bonnes nouvelles
Véronique Akobé a repris le cours de sa vie. Nous avons reçu de ses nouvelles pour l’anniversaire des 10 ans de sa libération, elle est heureuse.
Les conséquences d’un risque assumé
Le journal « Le Monde » et Marie-Victoire Louis, auteure de l’article « Véronique Akobé, une Sarah en France », Le Monde, 8 mars 1996, sont poursuivis en diffamation et condamnés !