« Ce n’est pas parce qu’elle ne s’est pas débattue qu’elle n’a pas été violée »

De qui est cette affirmation ?

Un-e avocat-e ?
Un-e juge ?
Une-e procureur-e ?

Non, c’est une enquêtrice dans la série américaine « les Experts ».

C’est, en matière de violences sexuelles, une analyse cruellement absente de la jurisprudence.

Pourtant, une grande part des viols est commise sans aucune violence physique. Les victimes sont sidérées, comme « paralysées ». Certaines décrivent des phénomènes de distanciation avec la réalité (« Cela n’était plus moi puisque je voyais la scène de l’extérieur »).
D’autres « rendent les armes », arrêtent de lutter après des semaines, des mois ou des années de harcèlement sexuel et psychologique qui les ont épuisées.
Le viol peut aussi être l’aboutissement d’une entreprise de manipulation, d’emprise, anesthésiant toute résistance des victimes.
Comme elles ne se sont pas débattues physiquement (et qu’elles n’ont pas de blessures, d’écchymoses…), les agresseurs prétendent qu’elles étaient consentantes.
Elles ont pourtant exprimé leur refus de bien d’autres manières (pleurs, dire « non », tentatives de « raisonner » l’agresseur, stratégies d’évitement… La tétanie elle-même étant exclusive de tout consentement).

Ces violences échappent, sauf très rares exceptions, à la répression pénale. Les associations féministes sensibilisent inlassablement l’institution judiciaire à ce type de violences.

Il est réjouissant que des scénaristes d’une série bénéficiant d’une grande audience choisissent de placer une telle affirmation dans la bouche d’une représentante de l’ordre.

Laquelle affirme aussi, dans le même épisode : « C’est le pouvoir qui motive le violeur, pas le sexe« .

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