Les lettres que Me M., avocate en Bretagne, a adressées à sa cliente, Mme G., (laquelle nous les a envoyées avec le reste de son dossier), sont de nature à nous réconcilier avec les avocats en général. Non pas que nous soyons totalement fâchées avec eux, mais il faut bien dire que nos pommes de discorde reviennent régulièrement dans le fil de l’AVFT.
Mme G. était employée à domicile, chargée du ménage et de la garde des enfants, avant d’être licenciée pour avoir dénoncé les agressions sexuelles de son employeur, qui agissait dès que son épouse avait le dos tourné, plus particulièrement sur la fin de la grossesse de celle-ci.
Sortir du silence fût une véritable épreuve pour Mme G., du fait notamment de son attachement à son employeurE, aux enfants du couple, à la profonde tristesse que représentait pour elle le fait de renoncer à accueillir le futur bébé, au choc qu’allait entraîner ses révélations pour sa «patronne», sur le point d’accoucher… et bien sûr , en raison de la précarité dans laquelle, en perdant ce poste, elle mettait sa famille et elle.
C’est donc une femme considérablement affaiblie psychologiquement et économiquement qui s’est présentée chez Me M., avocate.
Sa correspondance avec sa cliente nous assurent que cette dernière a frappé à la bonne porte. Certes, nous avons la fâcheuse tendance, par effet de comparaison, à nous réjouir de ce qui peut et devrait paraître normal, à savoir :
- De la clarté et la précision des explications sur la procédure prud’homale fournies par l’avocate (qui ne se réfugie donc pas derrière l’idée qu’étant donné le niveau d’études de sa cliente, il n’est pas utile de perdre du temps en explications qu’elle ne comprendrait pas : si, ce sont des choses qu’on entend). Explications qu’elle semble lui donner spontanément sans que sa cliente n’ait été obligée de les lui réclamer.
- En relation avec le point précédent, de la qualité de la vulgarisation opérée par l’avocate : tout est compréhensible par un-e non-spécialiste sans avoir été simplifié à outrance ou raccourci.
- Du ton et des mots utilisés qui traduisent un réel engagement auprès de sa cliente, l’envie de se battre et d’obtenir gain de cause.
- Du souci permanent de cette avocate de recueillir l’avis de sa cliente, de lui demander validation de certaines options.
- Et enfin, de la transparence par rapport à ses honoraires -forfaitaires, pour tranquilliser sa cliente- qu’elle justifie, ainsi que les modalités possibles d’échelonnement du paiement…
Trop demander ? C’est pourtant possible, la preuve.