Lors de la 42 ème session de la Commission de la condition de la femme de l’ONU, (New-York du 2 au 13 mars) consacrée au suivi de la Plate-forme de Pékin, l’Union Européenne, sous la présidence du Royaume Uni a, le 3 mars, diffusé ses propositions dans un texte intitulé: “Elements for the contribution of the European Union to panel discussion”.
Ce texte constitue une nouvelle étape dans la légitimation de la prostitution et du proxénétisme.
En effet, le terme même de prostitution a disparu. A Beijing, en 1995, de nombreuses ONG sétaient opposées à l’introduction dans la plate-forme du concept de prostitution forcée qui reconnaissait que la prostitution pouvait être une activité libre . Aujourd’hui, alors que cette 42ème session de la Commission de la condition de la femme est officiellement chargée de mettre en oeuvre les engagements pris par les gouvernements à Beijing, l’Union européenne considère que la prostitution et le proxénétisme ne sont plus des violences à l’encontre des femmes.
Dorénavant la seule politique Européenne est de lutter contre “le trafic illégal des êtres humains” (&25). Quant à la lutte contre “le tourisme sexuel”, elle est exclusivement limitée aux “enfants” (& 28).
Les ONG soussignées font appel aux gouvernements, aux ONG présentes à New-York et à l’opinion publique internationale pour que l’Union Européenne abandonne son projet de légitimer la vente du sexe sur le marché, et ce, en opposition avec la Convention abolitionniste internationale de 1949 et avec la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes de 1979 (article 6).
Il n’est pas acceptable qu’à la veille du XXI ème siècle, l’Union Européenne, sans aucun débat démocratique, et sans qu’aucune information ne soit donnée à ses concitoyen-nes, nous contraigne à vivre dans une Europe proxénète.
C’est à tous ceux et celles qui dans l’année du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage et du 50ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme- refusent cette dramatique régression des droits de la personne de dénoncer ce scandale. C’est-à-dire à chacun-e d’entre nous.
Premiers signataires :
Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail. (AVFT-France), Association Internationale des Femmes Francophones (AIFF-Mali), Centre de recherches sur les femmes de l’université de Chang-mai (Thailande), Coalition contre le trafic des femmes, Conseil européen des Fédérations Wizo, Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF regroupant 65 associations-France), Fédération Démocratique Internationale des Femmes (FDIF), Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme. (FIDH), Femmes Solidaires (France), Forum des Migrants de l’Union Européenne, Forum sur les Femmes, le droit et le développement d’Asie et du Pacifique, Ligue des Femmes Catholiques (Australie), Ligue pour le bien-être des enfants (Etats-Unis), Mouvement Mondial des Mères, Zonta international,