Dr Henrique Favez

Dimanche dernier, dans l’émission « Cosmopolitaine » de France Inter, l’écrivain Haitien Louis-Philippe Dalembert comptait brièvement l’incroyable histoire du Dr Favez.
La curiosité nous a poussées à en savoir plus. Les lignes qui suivent s’inspirent du peu de documentation présent en ligne et de l’émission de France Inter, et mériteraient donc d’être précisées.

Le Dr Henrique Favez était un médecin-chirurgien qui exerçait à Cuba dans la première moitié du 19ème siècle.

Mais Henrique était en fait « Henriette », née à Lausanne à la fin du 18ème siècle. A 15 ans, elle est mariée à un soldat de l’armée napoléonienne, qui meurt trois ans plus tard.

Elle se rend alors à Paris, et se déguise en homme pour s’inscrire à la faculté de médecine, l’enseignement de la médecine étant alors réservé aux hommes.

Une fois diplomée, elle sert en tant qu' »infirmier » dans l’armée de Napoléon.

Pour une raison indéterminée, elle émigre à Cuba où elle s’installe en tant que médecin sous le nom de « Dr Henrique Favez ».

Selon Louis-Philippe Dalembert, les convenances voulant qu’un notable fût marié, Henriette épousa une Cubaine, Juana, qu’elle choisit tuberculeuse, pensant pouvoir ainsi échapper au « devoir conjugal ». Mais Juana guérit et exigea de son « mari » qu’ils consomment leur mariage, ce qui lui fit découvrir la réelle identité du Dr Favez.

Selon d’autres sources, Henriette et Juana vécurent une relation lesbienne cachée, ou il s’agissait d’un arrangement entre les deux femmes, Juana venant d’une famille très pauvre cherchant à « caser » sa fille, fut-ce avec une femme.

Toujours est-il que le Dr Chavez ne put éternellement cacher son vrai sexe (elle portait portant un sexe en argile dans ses pantalons) et elle fût poursuivie et condamnée. Les chefs d’inculpation sont introuvables : usurpation d’identité ? Exercice illégal de la médecine ? Au fond et sans aucun doute, violation des conventions patriarcales.

Louis-Phillipe Dalembert précise que son avocat, pour la défendre, plaida en quelque sorte « l’état de nécessité », puisqu’une femme ne pouvait faire autrement que de se faire passer pour un homme pour étudier et exercer la médecine.

Elle fût emprisonnée à la Havane, puis quitta Cuba pour la Nouvelle Orléans. Elle y rejoint un couvent où elle devint « Soeur Madeleine » et continua à ce titre de soigner les plus pauvres.

Elle mourut en 1856, âgée de 65 ans.

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