Un voile contre les violences

Le voile pour éviter le regard des hommes, pour être en sécurité à l’extérieur…

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L’AVFT intervient actuellement auprès d’une jeune femme, chef de publicité dans une grande agence parisienne, victime de harcèlement sexuel.
Cette jeune femme convertie à l’islam porte aujourd’hui le voile alors que tel n’était pas le cas avant que le harcèlement sexuel commence. Son supérieur hiérarchique, celui qu’elle met en cause, n’a d’ailleurs appris que très tardivement son appartenance à cette religion.

Nous l’avons donc interrogée sur la date et les conditions de sa « prise de voile ».

Elle nous a expliqué qu’elle était musulmane depuis près d’une dizaine d’années et qu’elle n’avait pas, pendant très longtemps, ressenti la nécessité et l’envie de se voiler.

Une collègue et amie l’a aidée à réaliser qu’elle était victime de harcèlement sexuel au travail.

Elle a d’abord informé le harceleur de sa religion en pensant que cela créerait une barrière entre elle et lui. C’était une première stratégie d’évitement, stratégies que presque toutes les victimes mettent en place avant d’être contraintes de dénoncer officiellement les violences dont elles sont l’objet.
Qui ne s’avéra pas payante, car il en profita pour analyser ses moindres faits et gestes et sa vie personnelle à la lumière de cette appartenance.

Elle a ensuite décidé de porter le voile, hors cadre professionnel. Au même moment.
Lorsque nous lui avons demandé pourquoi précisément à ce moment, elle a pris conscience que c’était un geste d’auto-protection, une nouvelle stratégie d’évitement.

Le voile pour éviter le regard des hommes, pour être en sécurité à l’extérieur…
Elle nous a confié, avec émotion, combien elle se sent, lorsqu’elle porte le voile :

  • Reconnue, protégée et respectée par la communauté musulmane ;
  • discrète et invisible aux yeux des hommes ;
  • en confiance et en sécurité lorsqu’elle se promène dans la rue ;
  • LIBRE, quoi.

Elle doit désormais, pour se sentir libre, se cacher.

D’autres se teignent et se coupent les cheveux, mettent des vêtements amples, arrêtent de se maquiller ou portent des lunettes en espérant ainsi détourner l’attention fixée sur elles et prévenir toute agression. Ces tentatives de protection sont bien souvent illusoires, car ce n’est ni l’apparence physique, ni le comportement de la femme qui est en cause dans le harcèlement sexuel et les autres violences sexuelles, mais une volonté de domination et d’exercice d’un pouvoir… sexuel et masculin.

Ce témoignage pose le lien, qui n’est quasiment jamais fait, entre violences sexistes et sexuelles et port du voile.

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