« Jeu du chat et de la souris »

L’AVFT intervient auprès d’une jeune femme secrétaire dans une collectivité territoriale, victime de harcèlement sexuel commis par son supérieur hiérarchique. Le harcèlement sexuel a consisté en des propositions à caractère sexuel et l’envoi de multiples mails à caractère pornographique, qui ont eu des conséquences graves sur son travail et sa santé. Devant l’inertie de son administration, elle a décidé de saisir le tribunal administratif.

Nous avons récemment reçu le mémoire présenté par la partie adverse qui ne révolutionne pas la défense en matière de harcèlement sexuel : Son employeur l’accuse en effet d’avoir eu un « comportement aguicheur », entretenu une « complicité » avec celui qu’elle met en cause, d’avoir joué au « jeu du chat et de la souris », bref, d’avoir été consentante.

A l’appui de ces affirmations, la partie adverse cite des mails envoyés par la victime à celui qu’elle met en cause. S’ils ne sont pas écrits dans un langage des plus châtiés, ce qui est aisément compréhensible après des mois de harcèlement sexuel et de vains refus, ils traduisent la conception quelque peu curieuse qu’a l’employeur (un maire), de ce qu’est un jeu de séduction, la « complicité » entre deux personnes et le consentement. Voici les deux (seuls) mails cités par la partie adverse :

« ( …) tu rererererecommences à être ambigu alors je te stoppe direct ta aucune chance et t’en aura jamais quoique si un jour je devais perdre mes facultés mentales (c’est l’employeur qui souligne. Traduction : vous voyez bien qu’elle est consentante, elle lui dit même que si un jour elle devait perdre la raison, il aurait peut-être une chance !) bref je te l’ai déjà di 1000 fois mai bon ton orgueil te poussse sans doute a penser que ta une chance C PATHETIQUE !!! ».

« ARRETE STOP ARRETE STOP VOULOIR ME TRINGLER DANS LES VESTIAIRES POUR QUI TU ME PREN ET POUR QUI TU TE PREN ».

D’ailleurs, à bien y réfléchir… L’expression du «jeu du chat et de la souris» est tout à fait à propos. Il y a bien un prédateur qui pourchasse une victime qui tente de s’échapper.

L’encyclopédie en ligne de Linternaute est encore plus explicite :

« Si l’expression dans son sens actuel est relativement récente, il faut savoir qu’on disait déjà au XVIIIe siècle « guetter quelqu’un comme le chat fait la souris ». Ces félins sont réputés pour chasser très hardiment les souris, mais également pour jouer avec elles avant la mise à mort. « Jouer au chat et à la souris » s’emploie dans le même sens. Il s’agit en effet de décrire une relation dans laquelle une personne en domine une autre ou finira par la vaincre, mais ou elle lui laisse croire qu’elle peut s’en sortir, par simple jeu, et pour mieux la mettre au pied du mur par la suite ».

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