Extrait des notes et impressions d’André Gide, juré d’une session de Cour d’assises il y a tout juste un siècle, qui font douloureusement écho à de nombreuses impressions d’audiences et décisions de tribunaux et de Cour, où nous étions présentes :
« La première affaire : un attentat à la pudeur (nous aurons à en juger cinq (1) ).
L’accusé est acquitté. Non qu’il reste sur sa culpabilité quelque doute, mais bien parce que les jurés estiment qu’il n’y a pas lieu de condamner pour si peu. Je ne suis pas du jury de cette affaire, mais dans la suspension de séance, j’entends parler ceux qui en furent ; certains s’indignent qu’on occupe la cour de vétilles comme il s’en commet, disent-ils, chaque jour de tous les côtés ».
Aujourd’hui, nous voyons comment les parquets, les magistrats ou jurés s’acquittent de leur tâche en déqualifiant ou minimisant sans cesse les violences sexuelles [Voir « [Cour d’appel de X, mars 2012 » ou « Pour le parquet des attouchements non consentis sur les seins et les fesses constituent le délit de harcèlement moral »]], en utilisant une loi qui le leur permet « contre la vérité, pour obtenir ce qu’ils estiment devoir être la justice(2) ».