Le 27 novembre 2024 à 14h30, devant la 17ème chambre civile du Tribunal Judiciaire de Paris, l’AVFT sera représentée par Marjolaine VIGNOLA pour répondre aux attaques de Benjamin AMAR et se démarquer des méthodes d’action d’un autre cadre de la CGT, Gérald Le CORRE.
Benjamin AMAR, enseignant, alors cadre de la CGT, et responsable de l’union départementale de son syndicat dans le Val-de-Marne dont il est toujours le porte-parole, avait été signalé pour viols avec torture et actes de barbarie par Mme X, également membre de la CGT. Elle avait saisie l’AVFT et la CGT, et déposé plainte contre lui en 2022.
Cette plainte a été classée sans suite malgré les éléments à charge réunis contre lui.
Suite à ce classement sans suite, Benjamin AMAR avait demandé à réintégrer la CGT, qui l’avait accepté.
L’AVFT avait alors écrit au secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez à l’époque, pour interroger la réintégration d’un homme au comportement incompatible avec les principes de dignité humaine et d’égalité femmes-hommes. L’AVFT y rappelait la posture publique affichée par le syndicat en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles et questionnait la cohérence d’une telle décision vis-à-vis tant des engagements politiques de la CGT, que de ses obligations juridiques. La lettre contenait également une analyse des éléments de preuve recueillis et reprenait les propos tenus par Benjamin AMAR dans le cadre cette enquête policière.
C’est l’envoi de cette lettre à Philippe MARTINEZ qui vaut à l’AVFT de comparaître devant le TJ de Paris pour atteinte à la vie privée.
Suite à l’envoi de cette lettre, Gerald Le CORRE, membre de la CGT, a pris la décision unilatérale de diffuser massivement ce courrier, sans demander leur accord ni à Mme X, ni à l’AVFT. L’AVFT dénonce ce type de méthode dont le seul but semble avoir été de se mettre en avant en se faisant passer pour un « sauveur » sans aucune considération pour la principale concernée.
Au-delà de cette opposition fondamentale sur la méthode, ce procès pose la question suivante :
La protection de la vie privée peut-elle nourrir l’impunité des hommes visés par des dénonciations de violences sexuelles et leur servir pour silencier les victimes et les associations qui les soutiennent ?
La révélation de violences relève, selon nous, de la liberté d’expression et d’un débat d’intérêt général face auquel la protection de la soi-disant vie privée des hommes mis en cause pour viols ne peut pas être brandie.
L’AVFT dénonce l’instrumentalisation de la justice par Benjamin AMAR (et par tous les autres) et souhaite qu’une décision de principe soit rendue pour permettre aux femmes qui dénoncent des violences et à leurs soutiens de parler publiquement, sans crainte, sans peur d’être ensuite poursuivies !
Cette audience du 27 novembre prochain sera possiblement renvoyée à une date ultérieure, la partie adverse en ayant fait la demande, mais l’AVFT appelle à la solidarisation : venez nombreuses pour nous soutenir pour que nous puissions continuer nos missions d’accompagnement et de soutien des victimes !
Tant que les violences existeront, nous ne nous tairons pas !