Gérard Depardieu est convoqué à l’audience collégiale de la 10ème chambre du Tribunal de Paris qui se tiendra le 28 octobre 2024 à 13H30 pour être jugé sur les faits suivants :
« D’avoir à Paris, le 10/09/2021, en tout cas sur le territoire national et depuis temps n’emportant pas prescription, commis une atteinte sexuelle avec violence/contrainte/surprise/menace sur la personne de K., en l’espèce et notamment en la coinçant avec ses jambes et en lui touchant les fesses, le sexe, et la poitrine par-dessus ses vêtements. »
Le récit de la plaignante nous est familier tant les témoignages dévoilant les propos et agissements délictueux de M. Depardieu sont nombreux. Citons notamment l’interview d’Anouk Grinberg (France Inter, 11 déc. 2023), l’enquête menée par les journalistes de l’émission Complément d’enquête, intitulée Gérard Depardieu, La chute de l’ogre (Diffusée le 7 déc. 2023, France 2), mais aussi les témoignages centraux des femmes qui ont dénoncé ses agissements.
M. Depardieu a jusque-là échappé à sa mise en cause devant les tribunaux, pour des raisons juridiques telles que la prescription des violences dénoncées, mais aussi parce que sa stature de « monstre sacré » lui conférait une quasi-impunité.
Grâce aux victimes et à leurs soutiens, l’impunité se fissure. En revanche, la « grande famille du cinéma », ou plutôt celles et ceux de la génération de M. Depardieu, font bloc, dénoncent pèle mêle « la mort de l’art », un lynchage et apportent leur soutien inconditionnel à l’acteur (« “N’effacez pas Gérard Depardieu“ : l’appel de 50 personnalités du monde de la culture », Le Figaro, 25 déc. 2023). Sans un mot pour les plaignantes elles aussi artistes ou membres de cette « grande famille ». Elles doivent, outre les violences dénoncées, supporter le coût de leur dévoilement : isolement et bannissement pour avoir osé dénoncer l’indifférence du milieu vis-à-vis des agissements commis au vu et au su des équipes de tournage.
Nous dénonçons ce pacte des complicités qui protège l’acteur et l’autorise à croire qu’il a tous les droits.
Nous dénonçons l’inertie des producteurs/employeurs qui ne garantissent pas aux intermittent·es du spectacle des conditions de travail exemptes d’atteintes à leur intégrité physique et psychique.
Nous dénonçons les représailles notamment économiques exercées à l’encontre de celles qui dévoilent les violences.
L’art ne saurait être un prétexte pour agresser. N’effaçons pas les victimes.
Pour toutes ces raisons, l’AVFT sera partie civile à ce procès aux côtés de Amélie, véritable fierté de la France.
L’audience aura lieu devant le Tribunal correctionnel de Paris (10ème chambre), parvis du tribunal (Métro Porte de Clichy). Venez témoigner votre soutien à Amélie assistée par Me Carine Durrieu-Diebolt.
Pour toute information, vous pouvez contacter l’AVFT – Libres et Égales : contact@avft.org
Paris le 22 octobre 2024.