Justice pour Sarah Balabagan, justice pour Véronique Akobé !

Envoyée à l’AFP le 30 Octobre 1995.

Aujourd’hui Sarah Balabagan, violée à 15 ans par son employeur, a été condamnée …. années de prison.

L’AVFT condamne ce jugement inique et se joint à toutes les initiatives menées pour la faire libérer.

L’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail appelle toutes les personnes qui se sont mobilisées en faveur de Sarah Balagan à demander la libération de Véronique Akobé condamnée, le 1er février 1990, par le tribunal de Nice, à 20 ans de prison, dont deux tiers incompressibles, pour le même crime.

Cette jeune ivoirienne de 23 ans, en situation irrégulière, avait elle aussi été violée à trois reprises par son employeur, Georges Scharr, 63 ans, industriel richissime, et son fils, 22 ans. « L’un me tenait, l’autre me violait et me sodomisait » a-t-elle déclaré lors de son procès. Véronique Akobé, catholique pratiquante, décrite comme « un petit bout de femme toute douce, gentille, réservée, toute menue » a tué le fils et blessé le père. « Ils ont tué quelque chose en moi, quelque chose de ma vraie personnalité » a-t-elle déclaré.

Une psychologue a récusé l’existance de tendances affabulatoires chez Véronique Akobé; elle a précisé en outre que les tests et les entretiens correspondaient à ceux recueillis habituellement aurprès des femmes violées. Un rapport médical établi sept mois après le crime a indiqué que les troubles fonctionnels qu’elle décrit avec précision résulterait d’un viol; l’examen clinique permettait de voir des séquelles d’un viol anal.

Même l’avocat général lui même avait écarté le mobile du vol, thèse défendue par la partie civile. « Pour voler ce serait-elle livré à ce massacre ? Non ce n’est pas sérieux« . Il a pourtant demandé 15 ans d’emprisonnement.

C’est au nom d’un complexe de persécution nourri par la condition démigrée clandstine, crime d’une femme perdue, crime de l’inadaptation et de la solitude morale »que Véronique Akobe, sur des préjugés de classe, de sexe, de race a été condamnée. Ses paroles : »pourquoi ne me croyez-vous pas » « J’ai tué pour laver mon honneur » n’ont pesé d’aucun poids face à la convergence des interêts.

Véronique Akobe avait été défendu notamment par maître Peyrat, représentant à l’époque du Front National à Nice qui n’a pas plaidé la légitime défense et n’a pas retenu l’hypothèse du viol. « Nous sommes dans les domaines inconnus du psychisme » a-t-il déclaré.

Ou bien n’avait pas été non plus convaincu de la réalité des viols. et pourtant véronique aTous les arguments avancés pour expliquer les meurtres: fantasme, vol se sont avérés incapables d’expliquer ce double murtre.

Véronique a été condamnée sur ces préjugés de race, de classe et de sexe.

Elle est actuellement en prison à Rennes et a obtenu une réduction de peine de 6 ans. Un pourvoi en cassation a été rejeté le 24 janvier 1991. Elle est libérable en 2001.

Crime: 2 aout 1987. émigrée sans papier Tous les experts ont conclu qu’elle avait subi des violences sexuelles. mais son employeur le nie.

Aucune autre explication que le viol n’était plausible.

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