L’AVFT -Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail- vient d’apprendre que la subvention versée par le Service des Droits des Femmes, rattaché au Ministère du Travail (700.000 francs, soit 80% de ses ressources), était intégralement supprimée pour 1997. Ainsi, l’État cesse brutalement son soutien accordé à l’AVFT depuis dix ans.
Pourtant, la notoriété nationale, européenne et internationale de l’AVFT est avérée :
L’AVFT est à l’origine des deux lois françaises sur le harcèlement sexuel. Ses interventions dans les procès ont permis de faire évoluer positivement la jurisprudence. Rappelons que le harcèlement sexuel est une violence qui touche une femme sur cinq au travail et conduit dans 4 situations sur 5 à l’exclusion des femmes de leur emploi.
Grâce aux interventions et au soutien de l’AVFT, des centaines de femmes ont pu se défendre, obtenir une réparation judiciaire et la reconnaissance de leur préjudice par les entreprises.
L’AVFT a mené de multiples actions de formation et de prévention notamment auprès des syndicats, des entreprises, de l’inspection du travail, de la médecine du travail, du Parquet.
L’AVFT a initié et orchestré la campagne pour la grâce présidentielle de Véronique Akobé obtenue le 3 juillet 1996.
Depuis sa création en 1985, l’AVFT produit des recherches sur les violences faites aux femmes et interpelle les pouvoirs publics pour que soit mise en place une politique globale et cohérente d’information, de prévention et de réparation de ces violences.
Si le gouvernement décidait de maintenir sa décision -qui oblige d’ores et déjà l’association au licenciement immédiat de ses salariées- il traduirait ainsi sa volonté de supprimer la seule structure nationale d’accueil, d’écoute, de soutien et d’intervention auprès des personnes victimes de violences au travail (discrimination, harcèlement sexuel, agression sexuelle et viol).
Il confirmerait également la politique de désengagement sélectif de l’État de la lutte contre les violences faites aux femmes au travail et son cautionnement de l’exclusion des femmes du marché du travail.
La détermination de l’AVFT pour obtenir le rétablissement de sa subvention est entière. Une conférence de presse aura lieu le mardi 28 janvier de 11 heures à 13 heures au Mouvement Français pour le Planning Familial*, pour faire état de la mobilisation, rendre compte de notre rendez-vous du 27 janvier avec le conseiller technique de la Ministre déléguée à l’emploi et chargée des droits des femmes, et présenter nos projets pour l’année 1997.
Nous appelons à la mobilisation de toutes les forces citoyennes, politiques et syndicales attachées à la défense des droits des femmes. Nous faisons un appel urgent à la solidarité politique et financière des partis, syndicats, associations et des personnes susceptibles de nous aider à poursuivre nos activités jusqu’à l’obtention de la subvention.