Une proposition pour ne pas faire perdre Paris 2012

Catherine Le Magueresse, présidente de l’AVFT
Marie-Victoire Louis, ex-présidente de l’AVFT
Marilyn Baldeck, chargée de mission

Paris le 23 septembre 2004

En novembre 2004, la France remettra officiellement son dossier de candidature pour l’organisation des Jeux Olympiques de 2012 à Paris.

Paris présentera probablement les qualités techniques requises en termes de structure d’accueil, de transport, de sécurité… Elle fait en outre valoir l’adoption d’une législation spécifique visant à lutter contre le dopage.

Mais elle ne pourra arguer de son respect des droits des sportives et sportifs victimes de violences sexuelles pas plus qu’elle ne pourra se prévaloir d’avoir adopté une politique de prévention et de traitement des plaintes relatives à ces violences.

En témoigne la situation inacceptable de Catherine Moyon de Baecque.

En 1991, C. Moyon de Baecque, lanceuse de marteau, a été violée et agressée par plusieurs membres de l’équipe de France, encouragés par l’entraîneur national, lors d’un stage d’athlétisme. Les agresseurs ont été condamnés par la justice en 1993 et 1994. En guise de réparation des préjudices subis par C. Moyon de Baecque, – notamment en raison de la complicité de l’encadrement de la Fédération française d’athlétisme – et afin qu’elle ne subisse pas, en outre, une exclusion du milieu sportif du fait des violences exercées à son encontre, les ministres des sports successifs se sont engagés à lui garantir un emploi.

Il s’avère que depuis son embauche par le ministère des sports en 1996, tout a été mis en ?uvre pour contraindre C. Moyon de Baecque à quitter son emploi jusqu’à la décision finale de M. Lamour, Ministre des Sports, de ne pas renouveler son contrat.

La situation de C. Moyon de Baecque incarne de façon scandaleuse le sort réservé aux personnes qui dénoncent les violences sexuelles dans le sport.

Pour que C. Moyon de Baecque soit rétablie dans ses droits,

Pour que l’Etat respecte sa parole,

Parce qu’il est responsable de n’avoir pas prévenu les violences sexuelles, puis de ne les avoir pas sanctionnées ,

Parce qu’en dépit des condamnations pénales, il a continué à soutenir les agresseurs qui ont, eux, poursuivi leur carrière sportive et ont même représenté la France aux Jeux Olympiques (cf. communiqué de presse AVFT à l’AFP le 15 septembre 2000),

Pour que cessent les représailles contre les victimes qui dénoncent les violences sexuelles qu’elles ont subies,

Il faut :

* que la situation professionnelle de C. Moyon de Baecque soit immédiatement régularisée et que l’Etat reconnaisse officiellement ses responsabilités à son égard.
* que l’Etat mette en place une politique effective de lutte contre les violences sexuelles, sexistes et lesbophobes dans le sport.

Tant que ces revendications – qui s’inscrivent de surcroît dans les fondements de l’olympisme – ne seront pas satisfaites, la France ne sera pas digne de recevoir les Jeux Olympiques.

Tant que les droits des sportives et des sportifs à l’intégrité physique, sexuelle et psychologique ne seront pas garantis, la France ne méritera pas le soutien de celles et ceux qui luttent pour le respect des droits des personnes.

AVFT, BP 60108 – 75561 Paris cedex 12 – www.avft.org

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