Sur la plage de Chesil

C’est le titre du dernier roman de Ian McEwan (Gallimard, 2008).
Dans les années 60, Florence et Edward, qui viennent de se marier, passent leur nuit de noce dans un hôtel près d’une plage où ils « doivent », « normalement », « consommer » leur mariage. L’auteur change successivement de point de vue, passant de celui d’Edward à celui de Florence, qui redoute ce moment :

« Florence soupçonnait qu’il y avait quelque chose de profondément anormal, que depuis toujours elle n’était pas comme les autres, et qu’elle allait être enfin percée à jour. Son problème, se disait-elle, dépassait de loin le simple dégoût physique ; tout son être se révoltait à l’idée de la nudité, des corps enchevêtrés ; on était sur le point de voler sa quiétude et son bonheur essentiel« .

L’auteur évoque de façon très elliptique une explication au refus de Florence de faire l’amour avec son mari (mais il n’affirme aucunement qu’il faille des raisons pour refuser de faire l’amour avec qui que ce soit).

Une écriture subtile, ciselée, qui évoque plus qu’elle ne dit nous fait partager, et comprendre, la révolte de Florence.

Ce qui n’a pourtant pas empêché Arnaud Vivian, critique dans l’émission « le masque et la plume » (France Inter), et à qui la notion de consentement semble échapper, de qualifier Florence de « salope » parce qu’elle ne veut (ne peut ?) pas faire l’amour avec son mari.

Dans l’émission suivante, des réactions d’auditrices, consternées par une telle misogynie, ont été lues.

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