Hier, une femme appelle à la permanence pour dénoncer le harcèlement sexuel qu’elle a vécu dans une bijouterie.
Elle nous dit : « J’ai eu tellement de mal à me décider à porter plainte« , « c’est difficile d’en parler« .
Sur les conseils d’un ami, qui est par ailleurs président d’un Conseil de Prud’hommes, elle se décide à franchir la porte du commissariat le plus proche.
Le service informatique du poste de réception des plaintes étant défectueux, l’officier de police judiciaire l’emmène dans la salle de repos dans laquelle ils pourront disposer d’un autre ordinateur.
Dans cette salle, plusieurs policiers se détendent : ils se lancent des avions en papier, fabriquent de cocottes en papier, rient très fort et se racontent des blagues dont certaines sont « osées« .
Incapable de continuer sa démarche, la victime ressort du commissariat.
Ce témoignage fait écho au « memento » sur l' »audition des victimes de violences sexuelles« (1), que vient de publier la préfecture de police de Paris, dans lequel nous pouvons lire, dans les recommandations aux policiers qui reçoivent des victimes : « Utiliser un environnement neutre ( Eviter (…) les calendriers ou posters suggestifs…)« .
A quand des formations systématiques des policiers pour l’accueil et la réception des femmes victimes de violences ?
Elles bénéficieront à tous les justiciables !
Notes
1. Memento par ailleurs satisfaisant sur de très nombreux points.