Mme C, victime de viols répétés entre 17 et 19 ans dans le cadre de ses fonctions d’animatrice dans un centre social, de la part du directeur, a déposé plainte en juillet 2004.
Suite à une enquête de police exceptionnelle, des dizaines de témoignages d’adolescentes et de jeunes femmes ont été recueillis, qui attestent de comportements malsains, d’attouchements sexuels ou de viols sous contrainte, dans des circonstances similaires.
Après une instruction critiquable à bien des égards, à commencer par la quasi absence de la victime, une ordonnance de non lieu a été rendue en février 2007.
Mme C a fait appel de la décision et l’AVFT s’est constitué partie civile à ses côtés.
Après dix renvois et reports, la chambre de l’instruction n’a rendu sa décision que le 9 juin 2009, soit cinq ans après la plainte.
Le mis en cause a ensuite saisi la Cour de Cassation d’un pourvoi qui a été rejeté.
M. P, auteur des violences sera donc bien renvoyé devant la Cour d’Assises.
Sa mère nous a appelées aujourd’hui pour nous remercier de notre action et de notre soutien, ainsi que pour nous faire part de la « TRANSFORMATION » de sa fille :
« Depuis qu’elle sait qu’il y aura une audience,
Elle est belle et rayonnante,
Elle a pris de l’assurance et marche la tête haute,
Elle a emménagé avec son petit ami,
Elle sort avec ses frères et s?urs, et invite des amis,
Elle rit de bon c?ur et est moins distante avec les gens.
Elle est transformée, c’est un truc de fou ».
Parce qu’après 5 ans de silence et de déni, des magistrats l’ont entendue, l’ont crue, et jugent que M. P doit s’expliquer de ses actes devant la Cour d’Assises.
L’effet positif de ce renvoi devant la Cour d’Assises se prolonge aussi sur une autre jeune femme, victime d’agressions sexuelles et d’une tentative de viol commis par le même homme et qui a elle aussi décidé de dénoncer ces violences : « c’est l’élément déclencheur qui me manquait ».
Si l’on donnait aux victimes l’écoute et la place auxquelles elles ont droit…
