Fait suite à la série des « médias » publiée sur le Fil de l’AVFT en juin dernier et notamment : Médias #9.
Lundi 19 septembre, appel de la personne chargée chez TF1 d’un « pré-contact » avant l’interview par un journaliste, le lendemain de l’interview de Dominique Strauss-kahn par Claire Chazal, sur la même chaîne.
« On aimerait vous interroger pour le journal de 20h pour savoir si selon vous il y a un avant et après affaire DSK ».
« Heu… il n’y a pas encore « d’après affaire DSK », il y a encore des « affaires DSK » en cours ».
« Ah mais vous voyez ce que je veux dire ».
« Pas vraiment justement ».
« A mon avis ça a dû en calmer quand même quelques-uns dans les entreprises… »
« C’est sans doute un peu trop tôt pour le dire, on manque de recul »
« Enfin moi je pense que ça a pu avoir un effet positif… »
« Dans ce cas-là, vous n’avez qu’à répondre vous-même aux questions de votre collègue ».
« Faut pas le prendre comme ça »
« De toute façon, il n’est pour nous pas question d’accepter une interview sur votre chaîne le lendemain de cette entreprise de réhabilitation de DSK avec votre complicité, sans qu’on ait la possibilité de réagir là-dessus. Ce serait comme si on le cautionnait ».
Quelques minutes encore d’échanges qui tournent en rond, puis :
« Bon, je vais demander au journaliste de vous appeler directement, il pourra peut-être vous convaincre, lui ».
Appel dudit journaliste.
« J’ai bien compris, vous voulez vous exprimer sur l’interview de Strauss-Kahn… on a pris ça en compte et on a décidé ce soir de donner la parole aux féministes dans notre journal »
« En gros vous voulez vous racheter et nous utiliser pour ça? »
S’en suit une courte conversation au cours de laquelle lui aussi regrette que « Claire » ne lui ait pas posé des questions plus déstabilisantes, mais que DSK allait faire d’autres interviews avec des journalistes qui auraient l’occasion de le pousser dans ses retranchements, que oui, lui aussi, voit mal comment, en sept minutes, il est possible de… Et puis : « Bon, vous ne voulez pas. Je comprends vos arguments. Merci ».
20h de TF1, 19 septembre. Deux représentantes d’associations féministes ont accepté d’être interviewées. Nous imaginons bien que leurs propos ont été montés, coupés, expurgés et qu’elles ne se sont probablement pas reconnues dans le « produit médiatique » qu’on a fait d’elles sur ce support.
Mais au final, ce sujet n’aura absolument rien apporté, sauf à TF1 qui peut dire qu’elle donne aussi la parole aux féministes.