Dès les premières publications sur « le Fil de l’AVFT », nous avions parlé des « dysfonctionnements » en tous genres avec les avocat-e-s. Ca n’est pas parce que nous en parlons moins que ça va mieux.
Pour exemple, nous avons rencontré il y a quelques jours Mme B, victime de harcèlement sexuel et d’un viol dans le cadre de son travail, une entreprise de restauration collective.
Elle vivait seule avec sa fille à charge et a fini par accepter un arrêt maladie.
Elle a déposé plainte auprès du procureur. L’avocate qui l’avait représentée pour son divorce a accepté de prendre son dossier à l’aide juridictionnelle. La demande d’aide juridictionnelle, faite trop précocement -elle n’est accordée qu’en cas de renvoi devant le Tribunal correctionnel, l’avocat-e n’ayant pas de rôle prégnant pendant l’enquête préliminaire – a, de manière prévisible, été rejetée(1).
L’enquête préliminaire a duré un an et demi, notamment dans l’attente de résultats d’analyses ADN.
Mme B tentait régulièrement de joindre son avocate, pour connaître l’état d’avancement de l’enquête. Celle-ci n’était jamais joignable et ne la rappelait pas suite à ses messages.
Pour avoir des nouvelles de l’avancée de sa plainte, seule solution pour Mme B : prendre rendez-vous avec son avocate. Ainsi a-t-elle eu cinq rendez-vous avec son avocate, consultations de vingt minutes facturées une centaine d’euros chacune, à l’occasion desquelles son avocate n’avait rien à lui dire d’autre que l’enquête était toujours en cours.
Pour une victime qui, rappelons-le, est éligible à l’aide juridictionnelle…
Notes
1. Un premier refus n’empêchant pas de refaire une demande en cas de renvoi devant le Tribunal correctionnel.