« TOUTES NOS LIGNES SONT OCCUPÉES. NOUS VOUS PRIONS DE RAPPELER ULTÉRIEUREMENT. »

Nous connaissions déjà par c?ur les messages d’attente des standards des tribunaux mais nous n’avions pas encore l’expérience de ceux des maisons d’arrêt. C’est aujourd’hui le cas puisque nous avons été saisies par une maman dont le fils est actuellement incarcéré. Elle nous a confié les violences sexuelles dont il a été l’objet de la part d’un collègue de travail : victime de violences, il a répondu par la violence.
D’habitude, ce premier échange avec la victime, ce travail d’écoute, de réception de sa parole et de ses attentes par rapport à l’AVFT s’effectue via notre permanence téléphonique. Or, compte tenu de la particularité de la situation, nous avons souhaité remplacer ce premier appel par une rencontre en face à face à la maison d’arrêt.

Nous avons donc suivi le parcours de toute personne qui souhaite rendre visite à une personne incarcérée (prévenu-e ou condamné-e). Ses formalités administratives commencent par une demande de permis de visite. Direction donc le palais de justice pour déposer un dossier auprès du-de la juge d’instruction. Après environ une semaine d’attente, il nous est alors possible de téléphoner à la maison d’arrêt pour savoir si notre demande est acceptée. Et là, il faut s’armer de patience :

  • Vendredi 27 novembre 2009 : 1ère tentative. Une boîte vocale nous accueille : « Bonjour vous êtes bien aux services des parloirs de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis ». Nous suivons alors les différentes instructions : « tapez 1, 2, 3 » (en fonction de notre demande et de la situation de la personne incarcérée). Une troisième et dernière boîte vocale met fin à notre attente : « Toutes nos lignes sont occupées. Nous vous prions de rappeler ultérieurement ».
    Nous renouvelons notre appel 30 minutes plus tard, puis encore un nouvel essai une heure plus tard : toujours la même phrase : « Toutes nos lignes sont occupées. Nous vous prions de rappeler ultérieurement ». Nous n’avons aucune précision sur les horaires d’ouverture du service des parloirs, nous réessayerons donc ultérieurement…
  • Lundi 30 novembre : nouvelles tentatives, nouveaux horaires, même réponse.
  • Mardi 1er décembre : nouvel horaire à 9h mais toujours la même réponse laconique : « Toutes nos lignes sont occupées. Nous vous prions de rappeler ultérieurement ». Quelques minutes plus tard, nouvel essai et un autre répondeur nous accueille, cette fois, rempli de promesses : « Veuillez patienter, un opérateur va vous répondre ». Après plusieurs minutes, la ligne sonne occupée.
  • Mercredi 2 décembre : nouvel horaire à 12h20 puis encore quelques minutes plus tard mais nous tombons directement sur le même répondeur.
  • Vendredi 4 décembre, de 11h05 à 11h10 : Le répondeur tourne en boucle « Veuillez patienter, un opérateur va vous répondre » et après 5 minutes nous basculons vers la boîte vocale habituelle : « Toutes nos lignes sont occupées. Nous vous prions de rappeler ultérieurement ».
    Nouvel essai de 11h12 à 11h20 : aucune surprise : les deux mêmes boîtes vocales se succèdent.
    À 12h13, nouvelle tentative : la ligne sonne directement occupée.
  • Lundi 7 décembre, appel à 9h25 : le répondeur tient, enfin, ses promesses : une femme nous répond. Après lui avoir fourni tous les renseignements nécessaires, elle nous indique que ce service s’occupe uniquement des permis de visite des familles, pas des professionnels. Elle nous réoriente alors vers le standard où nous devons demander « la rotonde ». Personne ne répond.
    Plus tard, dans la matinée, l’essai est plus concluant mais la personne qui nous répond nous apprenons que notre permis n’est toujours pas validé. Elle nous explique qu’il nous est néanmoins possible de téléphoner au secrétariat central (où arrivent les décisions concernant les permis de visite avant qu’elles soient informatisées et dispatchées dans les différents services) : la réponse sera peut-être différente.

Mercredi dernier, nous n’avons toujours pas eu de réponse quant à la validation ou non de nos permis de visite. Patience, patience…

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