« … Mme D. est d’accord pour répondre à votre interview, mais elle ne souhaite plus relater précisément l’agression sexuelle dont elle a été victime. Elle dira qu’elle a été victime d’une agression sexuelle au travail mais sans la décrire. Elle pourra aussi vous dire que les femmes de chambre sont très souvent l’objet d’agissements intempestifs à caractère sexuel commis par des clients qui semblent considérer que « ça fait partie du boulot »…
Ah bon ? Je ne peux pas faire un sujet avec rien dedans.
Il n’y aura pas rien dedans, elle dira qu’elle a été victime d’une agression sexuelle. C’est juste qu’elle ne veut plus rentrer dans les détails. Aujourd’hui, si elle accepte de témoigner, c’est parce qu’elle juge qu’il est important de mettre en cause son employeur, la justice…
Mais vous comprenez, j’ai des comptes à rendre à ma rédaction, moi.
Oui mais ça… ça vous regarde. C’est à vous de décider si le témoignage de Mme D. rentre dans le cadre de votre sujet, pas à nous de répondre à une commande ».